Publié dans / http://digital-strategy.info/startups-le-debut-de-la-periode-glaciaire/
La forêt croit en faisant moins de bruit que l’arbre qui tombe.
L’été s’annonce difficile pour quelques startups européennes et françaises qui avaient connu des démarrages fracassants l’année dernière avec des investissements considérables pour les aider à se déployer. C’est le cas de Save, de Take Eat Easy, mais le marché bruisse déjà de nouveaux noms qui devraient également être peu à peu sur la liste des Shutdowns. Il peut paraître étonnant de constater que dans les deux cas, l’entreprise avait reçu des concours financiers de 15 et 16 M€.
Sommes-nous au début de l’éclatement d’une bulle spéculative ? Devons-nous craindre que ces échecs d’entreprises entrainent une frilosité des investisseurs qui n’investiraient donc plus dans les startups, et provoqueraient leur chute par manque de financement ? Une sorte d’ère glaciaire va-t-elle commencer ?
Dans le cas précis de la livraison de repas à domicile, la valorisation de ces entreprises est élevée parce qu’elles sont pleines de promesses assez réalistes et assez factuelles : un marché des services à la personne qui reste à inventer, vaste de plusieurs centaines de millions de consommateurs, des taux de répétition de commande intéressants, et une transformation urbaine et écologique en plein essor.
Stratégiquement, notre analyse reste la même : un petit nombre de plateformes dans ce domaine précis vont former ensemble une sorte de monopsone (un monopole inversé) par la connexion vertueuse à leurs systèmes des meilleurs restaurants ayant été capables de se transformer. Il est probable que les vainqueurs seront les Delivery Hero, Foodora, JustEat et d’autres qui joueront ce rôle, avec des montant levés autrement plus importants…
Comme pour le commerce électronique, la valeur détruite par les investissements qui auront échoué sera très inférieure à la création de valeur dans les investissements qui auront réussi.
En y regardant de près, chacune des catégories de services peut bénéficier de la même analyse : le segment crée globalement de la valeur pour ses investisseurs, avec une distribution très inégale du succès, et de façon beaucoup plus violente, que dans les industries plus matures.
Par exemple au Royaume Uni, la fintech représentera à elle seule presque 15% du financement des startups au premier semestre 2016, avec des levées importantes dans le domaine de la banque mobile et des sites de crowd-equity. Ces cycles de financement vont continuer de s’amplifier sur ce segment, en finançant un grand nombre d’entreprises, et donc en favorisant fortement la concurrence. Ceci ne ressemble pas à une bulle, mais plutôt une théorie de marché, qui voudrait que chacune des entreprises devienne précisément meilleure par l’exercice d’une concurrence féroce, tout en disposant de financements suffisamment importants pour développer la demande. Il est également vrai que la demande est plus forte avec plusieurs acteurs, et que ceci crée de la réassurance concernant des nouveaux usages. Ainsi, les investisseurs financent collectivement un grand nombre d’acteurs dans un même segment ; et que les meilleurs survivent !
On entend l’arbre tomber mais pas la forêt pousser.
Envoyé de mon iPhone
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