Archives pour la catégorie Le monde de demain

Singapour : Conférence Blockchain 

J’étais ravi de participer à la commission ICT qui planche sur les sujets de transition numerique à la French Chamber of Commerce de Singapour.

Nous avons parcouru ensemble les thématiques du livre La Revolution Blockchain 

Ce fut également l’occasion de comparer les situations sur les politiques publiques en cours dans chacun des pays concernant l’emmergence des systèmes et applications décentralisées. 

Blockchain et Bitcoin chez Adecco

Merci à Stéphane de Miollis membre du comité exécutif de Adecco Group qui m’a donné l’opportunité de passer une heure avec une partie des managers de Adecco aujourd’hui. Sacré esprit d’équipe et une bonne ambiance, pour cette présentation qui cherchait à montrer le futur de l’entreprise dans un monde numérique qui accélère.

Nous avons eu des échanges fructueux sur le fonctionnement de la confiance dans les entreprises, dans le cadre de la transition numérique de nos sociétés. Entre autres nous avons pu avoir quelques discussions sur les récentes innovations dans la transformation du monde du travail par la Blockchain.  A ce titre, j’ai présenté  « LA REVOLUTION BLOCKCHAIN » et ses thématiques.

Merci à toute l’équipe finance de Adecco!

 

Transition Numérique conférence chez Hachette Livre

J’étais ravi de venir parler de mon livre « La révolution blockchain » et plus généralement de la transition numérique dans l’amphithéâtre de Hachette Livre.

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J’étais très impressionné par le hall d’accueil, avec cette grande bibliothèque vitrée qui reprenait tout les succès de la maison. Parcourir les couvertures et les tranches de ces livres c’était un peu un voyage dans le temps, et parfois un voyage dans l’enfance tant ils ont occupé nos temps de lecture.

Merci à Alexi Rerole membre du comité exécutif de Hachette Livre, et Guillaume Pech-Gourg pour leur accueil et les mots d’introduction.

Quelle chance d’avoir également dans la salle Odile Marion éditrice de La révolution Blockchain. Je la remercie de sa confiance et de l’enthousiasme sur ce sujet.

 

 

La révolution blockchain, un livre qui ne laisse pas indifférent.

Source: La révolution blockchain, un livre qui ne laisse pas indifférent.

Avec ou Sans Contact

Wow ! Le livre de Philippe Rodriguez qui vient de sortir aux Editions Dunod ne peut laisser indifférent le lecteur et rarement ai-je autant griffonné dans les marges d’un ouvrage. Il faudrait presque un autre livre pour commenter la  » Révolution blockchain « . Nous nous nous contenterons de ce simple billet.

Le livre peut se décomposer en 5 parties : la genèse du protocole (la genèse plutôt que l’histoire, choix assumé devant les expressions mystiques utilisées pendant tout le livre – NDLR) sur 64 pages, une histoire de la monnaie et de l’économie, passionnante (avec une belle omission) sur 47 pages, une définition et le fonctionnement de la blockchain sur 23 pages, les applications actuelles et potentielles sur 43 pages, et notre futur blockchainisé pour un (possible) meilleur des mondes sur 15 pages.

Philippe commence par nous raconter la genèse des crypto-monnaies. On y rencontre de nombreux personnages qui ont participé directement ou indirectement au développement de la blockchain parmi lesquelles Wei Dai, Friedrich Hayek, l’inévitable et célèbre inconnu Satoshi Nakamoto, Bernard Madoff, Nicholas « Black Swan » Taïeb, Bertrand Russell, Milton Friedmann, Alan Turing, Georges Orwell, William Gibson, Julian Assange, Edward Snowden,  Vitalik Buterin et Benedict Cumberbatch. Cherchez l’erreur. On y parle cyberpunks et cypherpunks, hackers et crypto-anarchie. On y apprend aussi que « la réalité, c’est que l’identité de Satoshi Nakamoto n’a pas d’importance. » Une réponse pratique pour évacuer la question dont on n’a pas la réponse. Ceci dit, Satoshi possèderait 1 million de bitcoins, soit, au cours actuel, 1,3 Mds $ en tant que premier mineur. Source Slate. Quelque chose me dit que l’enquête continue même si cela n’a pas d’importance.

Benchmark by ebg : La révolution blockchain

A Londres, ce matin, le train pour la blockchain était au quai à 8h30… c’est tôt.  J’ai pu évoqué les transitions sociétales que pouvait accompagner Blokchain, en évoquant la question du pourquoi? plutôt que du comment?

J’avais la chance de présenter aussi Leanne Kemp de EVERLEDGER qui utilise la blockchain dans le domaine de la supply chain. Un sujet qui touchait tout le monde dans la salle : 300 CDO français venu à Londres pour partager autour du digital.

 

EVERLEDGER

http://www.wired.co.uk/article/blockchain-conflict-diamonds-everledger

A diamond’s past is rarely crystal clear. Knowing a stone’s origin can stop fencing and insurance frauds and winnow out synthetic diamonds or those sourced in war zones. But forged paper certificates make provenance hard to verify.

That’s why in May 2015 Leanne Kemp founded Everledger, a global digital registry for diamonds, powered by the blockchain – the decentralised ledger underpinning cryptocurrencies such as Bitcoin. « Blockchain is immutable; it cannot be changed, so records are permanently stored, » says Kemp. « Information on the blockchain is cryptographically proven by a federated consensus, instead of being written by just one person. »

Everledger uses more than 40 features, including colour and clarity, to create a diamond’s ID. Enshrined in the blockchain, this information becomes a certificate chronicling the jewel’s ownership, from mine to ring. Everledger has digitised more than a million diamonds and partnered with firms including Barclays.

 

 

everledgar

Medef – Web2business

Nous sommes en Novembre 2013, à Kiev, en Ukraine. Les caméras du monde entier sont braqués sur la place Maïdan, où se rassemble l’opposition ukrainienne. Un détail attire mon attention dans la vaste foule des protestants. Des partisans  de la rébellion tiennnetn dans sa main un panneau sur lequel est imprimé un QR Code et au-dessus duquel on peut lire « Soutenez la révolution ». Il renvoie vers le portefeuille « bitcoin » du mouvement de contestation nationale, appelant aux dons et aides en tout genre, en ces heures désespérées.

L’astuce d’un virement direct sur le compte des insurgés répondait, en effet, à une situation depuis vertement dénoncée par les médias. Les principaux intermédiaires bancaires en ligne, tel PayPal, avaient bloqué les transferts financiers vers l’Ukraine, étouffant toute possibilité de soutien monétaire au mouvement d’insurrection.

La résistance s’était donc organisée pour remédier à la situation, en mobilisant les nouvelles technologies de don en ligne. Indépendamment de tout parti pris dans le conflit ukrainien, l’interdiction du transfert de valeurs numériques est une idée nouvelle dans les relations internationales et mérite de s’y attarder.

Depuis ce moment cette anecdote de ce manifestant de la place Maïdan et de son panneau de protestation me sert souvent d’introduction à mes propos, parce que je le trouve très frappant, très symbolique.

Il montre, en effet, l’opposition existante entre l’idée d’un réseau internet totalement libre et l’autorité encore exercée par certaines organisations mondiales ou locales, plaçant l’ensemble des échanges numériques sous le contrôle d’une autorité centrale.

Nombre de Dunbar et pierres de Yap

Qui dans la salle connait le nombre de Dunbar?  Le nombre de Dunbar est le nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable.  Cette relation stable est le pilier principal de la confiance qui est un concept sur lequel nous allons revenir rapidement.

 

Cette limite a été découverte par une étude publiée en 1992 par l’anthropologue Robin Dunbar, c’est une étude statistique basée sur la taille des groupes d’individus comparé à la taille de leur néocortex. La capacité de notre néocortex nous permet d’entretenir par le langage, la confiance mutuelle des interactions avec 148 individus ( généralement arrondi à 150)

 

Dunbar a démontré que la première innovation qui a permis à l’homme d’atteindre le nombre de 148 est le langage. Sans le langage les groupes d’individus nécessitent une communication non verbales qui les limite à une quinzaine.

Le langage est une innovation majeure pour passer à 150 individus.

 

La seconde va naitre à l’expansion de l’agriculture il y a 10 000 ans. Il s’agit d’une organisation centralisée qui permet de créer la confiance au-delà d’un groupe humain qui n’utilise que le langage : cette organisation qui établit un mode de confiance distribué s’appelle une institution.

 

Tant que l’organisation, le mode de fonctionnement du groupe ne nécessite pas de coordonner plus de 150 individus un fonctionnement basé sur la confiance et les relations humaines peut suffire. Au-delà il faut une institution.

 

Le processus de consensus d’une institution c’est l’autorité.  Mais pourtant il en existait d’autre.

 

Qui est déjà allé à Yap en vacances?  Probablement personne. On y trouve des roues de pierre dites de Yap (appelées aussi rai) qui constituent une monnaie. Utilisée dans la Fédération des États de Micronésie, dans la région des Philippines, dès le iie millénaire avant Jésus-Christ, cette monnaie de pierre a la taille d’un imposant disque d’aragonite, percé d’un trou au milieu, avec un diamètre variant de 0,8 à 4 mètres. Taillées dans les carrières de Palaos -une ile voisine – avec des outils de coquillage, ces imposantes pièces d’une tonne étaient transportées d’un endroit à l’autre à l’aide d’un pilier de bois, coincé dans le trou central et permettant de faire rouler la pierre, puis portées dans les pirogues. La valeur de la pierre en question était mesurée à la hauteur de l’effort humain fourni pour l’acquérir : extraction du minerai, taille et ciselage, transport, etc.

Par exemple, si le transport en pirogue de la pierre de Yap avait causé la mort d’un homme, sa valeur était conséquemment augmentée.

 

Ces pierres servaient ainsi au paiement d’achats de terres ou de titres dans cette société clanique, mais aussi à négocier des accords de paix ou de commerce.  Les pierres étaient ensuite disposées le long des rues, devant les habitations, à la vue de tous, afin de montrer le statut social de leur possesseur. Considérant la taille de la monnaie, le vol était une issue peu envisageable à l’avenir de ces rochers.

 

Processus de consensus : Surtout, ce qui est remarquable dans l’utilisation de ces pierres taillées sous forme de grandes meules, c’est la façon dont le consensus s’est créé autour des processus de transactions. Lorsqu’un acheteur A désire acquérir la maison d’un concitoyen B, il va utiliser la pierre comme forme de monnaie d’échange.

 

A dispose d’une pierre P, dotée d’une valeur reconnue par la communauté. Cette propriété sur la pierre est connue de tous. Au moment où il procède à la transaction, donnant à B la propriété de P, sans avoir même à déplacer la pierre, il est désormais reconnu comme nouveau propriétaire de la maison.

 

La communauté de l’île va ainsi mémoriser que la pierre P appartient désormais à B. La propriété des pierres présente et passée est inscrite dans la mémoire du village. Il n’existe pas de registre centralisé, il s’agit bien d’un registre décentralisé, inscrit dans la mémoire de chacun des membres de la communauté, en quelque sorte identique à celui la blockchain !

 

On montre ici une organisation décentralisée, ou pour être précis « a-centralisée », très comparable au mode de fonctionnement d’une blockchain publique.

Cette organisation est le mode de fonctionnement de la confiance dans cette ile.

 

 

Au xixe  siècle, avec l’arrivée des explorateurs occidentaux, l’économie monétaire des archipels changea brutalement. Les goélettes des premiers explorateurs permettaient en effet de déplacer plus facilement et plus rapidement les rais que le traditionnel transport en pirogue, diminuant de facto leur valeur.

 

Il y a 10000 ans il y a par le développement de l’agriculture le passage d’une organisation décentralisée à une organisation centralisée. Pour pouvoir maintenir une société dont le nombre de participant est plus grand que le nombre de Dunbar il va falloir changer d’organisation, et passer à une organisation centralisée.  Grace à la révolution de la Blockchain, l’opportunité nous est offerte de recréer à des tailles de plusieurs millions d’individus des organisation décentralisées qui vont distribuer de la confiance.

 

Le nombre de Dunbar est passé de 15 à 150 grâce à une innovation technologique qui s’appelle le langage… ,

Le nombre de Dunbar va passer de 150 à quelques dizaines de millions. Grace à une nouvelle innovation : les  institutions qui sont des organisations centralisées basée sur une croyance nous allons pouvoir organiser des groupes de quelques dizaines de millions pour des organisations, jusqu’à 1,5  milliard pour l’église catholique.

 

Aujourd’hui nous allons pouvoir construire maintenant des organisations décentralisées ( comme celle de l’ile de YAP ) mais pour des tailles d’individus dizaine de milliards d’êtres humains : c’est-à-dire  une 10 milliards d’humains en 2050 et quelques dizaine de milliards d’Intelligence artificielles.

 

Ces organisations décentralisées permettent d’établir la confiance.